
En tant que coach professionnel, vous êtes de plus en plus confronté à la diversité des profils cognitifs de vos clients. Certains vous parlent explicitement de leur fonctionnement atypique, d’autres non. Vous reconnaissez parfois des signes d’hypersensibilité, d’agitation, de difficulté à verbaliser ou à se projeter. Vous sentez qu’un cadre classique ne suffit plus toujours.
Accompagner la neurodiversité demande plus qu’une sensibilisation de principe. Cela implique une attention fine, une posture ajustée et surtout, un véritable savoir-faire. La neuroatypie ne se limite pas à un diagnostic : elle reflète des fonctionnements variés qui nécessitent des réponses adaptées.
Voici 5 stratégies concrètes pour enrichir votre pratique de coach professionnel au contact de profils neuroatypiques.
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1. Clarifiez le cadre dès le départ et régulièrement
Pour beaucoup de clients neuroatypiques, l’incertitude ou l’ambiguïté génèrent du stress, voire un retrait. L’un des premiers leviers consiste à instaurer un cadre clair et prévisible. Il peut inclure :
- La durée des séances,
- Leur rythme (hebdomadaire, mensuel…),
- Les rôles de chacun,
- Les types d’exercices proposés,
- Les modalités de retour et de feedback.
Mais ce cadre ne se pose pas une seule fois. Il mérite d’être revisité à intervalles réguliers, reformulé, voire coconstruit en fonction de l’évolution de la relation. Pour les publics touchés par la neurodiversité, ce repère sécurise la relation et limite la surcharge cognitive.
Exemple : chez un client TSA de niveau 1, l’anticipation des thèmes de séance réduit significativement l’anxiété. Une trame transmise en amont facilite l’engagement.
Conseils pratiques :
- Reformulez les règles du jeu à voix haute,
- Donnez toujours une visibilité sur la prochaine étape,
- Autorisez le client à demander une pause, un recentrage ou une reformulation.

2. Variez les formats et explorez des approches alternatives
La posture verbale classique ne convient pas à tous les cerveaux. Certains clients gagnent en expression, en clarté ou en sérénité lorsqu’ils ont accès à des supports extérieurs à la parole. Un accompagnement par le cheval, la médiation artistique, le mouvement, les cartes, les dessins ou les visualisations sont autant de leviers d’ajustement.
Face à une personne en TDAH ou TSA de niveau 1 par exemple, le recours à des supports visuels ou kinesthésiques peut fluidifier les échanges et relancer la dynamique de réflexion.
Exemple : en situation de neurodiversité, certains clients en surcharge cognitive trouvent plus de confort à représenter une situation par un schéma plutôt qu’à mettre des mots sur leur ressenti.
Conseils pratiques :
- Proposez des exercices de visualisation, des objets support ou des outils créatifs
- Intégrez le mouvement à la séance, marcher, manipuler, dessiner
- Laissez place à la cocréation du format, votre client saura ce qui fonctionne pour lui
3. Autorisez le client à fonctionner différemment
Le coaching est un espace de liberté. Pourtant, de nombreux clients neuroatypiques ressentent une pression implicite à :
- « Faire comme il faut »,
- Répondre rapidement,
- Parler sans pause,
- S’exprimer de façon fluide et linéaire.
Cette suradaptation permanente peut mener à l’épuisement.
Créer un espace de liberté est essentiel. Le client peut ainsi :
- Penser debout,
- Dessiner ses idées,
- Écrire plutôt que parler,
- Ou simplement ne pas « remplir les blancs ».
Ce cadre souple est souvent profondément libérateur.
Exemple : la neurodiversité inclut des modes de préparation variés. Un client HPI peut préférer rédiger ses idées à l’avance : accueillir et encourager cette démarche renforce l’alliance.
Bénéfices :
- Encourage la créativité et l’authenticité
- Diminue la charge mentale liée à la conformité implicite
- Permet une expression plus fluide et plus juste
4. Soyez attentif aux signaux faibles
Un client en surcharge cognitive ne le dira pas toujours. Certains profils, comme les personnes hypersensibles, TSA ou HPI, peuvent masquer leur inconfort. Cela peut se traduire par :
- De l’évitement,
- De l’ironie,
- Un silence prolongé,
- Un regard fuyant.
Ces signaux sont parfois mal interprétés, d’où l’importance d’un accompagnement nuancé.
L’écoute élargie, indispensable en contexte de neurodiversité, permet de détecter les signes discrets qui renforcent la relation d’alliance.
Exemple : un client qui commence à systématiquement déplacer ou oublier les rendez-vous peut exprimer une forme d’épuisement mental. Proposez lui une pause ou un ajustement du rythme.
Bénéfices :
- Anticipe les risques de décrochage ou de fermeture
- Permet des ajustements fins en temps réel
- Préserve une alliance solide, même en dehors du verbal
5. Formez-vous pour comprendre et ajuster durablement
Accompagner la neurodiversité ne s’improvise pas. Derrière les apparences se cachent des mécanismes cognitifs complexes, qui demandent des repères, une éthique et une expertise.
Par exemple, certaines idées reçues sur le HPI ou le TDAH, comme l'hyper-efficacité supposée ou au contraire l'instabilité chronique, peuvent biaiser votre posture. Se former permet d’éviter ces projections et d’instaurer un cadre juste, ajusté et respectueux.
Une formation ciblée permet :
- D’adopter des repères différenciés pour chaque profil,
- De sécuriser vos pratiques d’alliance et de communication,
- De prévenir les erreurs d’interprétation ou les ruptures involontaires.
Aller plus loin avec la Haute école de coaching
À la Haute école de coaching, nous avons conçu un module dédié à l’accompagnement de la neurodiversité, convaincus que chaque fonctionnement cognitif mérite un cadre sur mesure. Nous proposons à ce titre deux parcours exclusifs.
Parcours 1 : Accompagner la neurodiversité
Une formation dédiée aux mécanismes cognitifs, aux postures adaptées et aux outils spécifiques pour chaque profil.
Parcours 2 : Cheval et neurodiversité
Une approche innovante par la médiation équine pour favoriser l’expression et la régulation émotionnelle.
En conclusion
La neurodiversité n’est pas une exception à gérer, c’est une réalité à intégrer pleinement dans votre pratique de coach professionnel. Chaque client mérite un espace d’expression qui respecte son fonctionnement propre.
Varier votre posture, vos outils et votre écoute renforce votre impact tout en prenant en compte la diversité cognitive de vos clients.
Un coaching ajusté est un coaching qui fait grandir durablement, chacun à sa manière.
Bonus : ce que cela change aussi pour vous, coach
Accompagner la neurodiversité enrichit votre posture. Cela vous rend plus attentif, plus souple, plus créatif dans vos modalités d’écoute et d’intervention. Cela vous évite de tomber dans les automatismes, en vous encourageant à coconstruire, à ralentir parfois, à vous adapter sans vous effacer. Et cela donne un nouveau sens à votre mission : aider chacun à s’approprier ses propres clés d’évolution, selon son rythme et sa réalité.
Vous souhaitez affiner votre posture de coach face à la neurodiversité ? Échangeons ensemble sur votre parcours et vos besoins en formation : planifier un entretien avec un conseiller.
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