Rappelez-vous la dernière fois que cet ami vous a confié quelque chose qu’il avait du mal à digérer, un problème à résoudre dans sa famille, un conflit avec son N+1 qui lui gâchait la vie et l’empêchait de s’épanouir au travail. N’avez-vous pas mentalement passé le turbo ? Utilisé votre adrénaline pour décupler vos capacités créatives et lui trouver illico-presto une solution ? Vous vouliez (deviez !) l’aider coûte que coûte, en y mettant toute votre énergie et votre générosité.
Dans les 10 mn, sans avoir écouté ses silences, ou peut-être le lendemain si vous avez comme moi, “l’esprit de l’escalier”, vous lui avez fourni une solution bien à vous, conforme à votre vision de sa situation, en parfait accord avec vos valeurs et votre modèle du monde. D’ailleurs, “comment a-t-il pu se mettre dans une situation pareille ? Vous n’en avez aucune idée car, à vrai dire, dans votre modèle du monde, c’est impensable…
Reconnaissant de votre investissement et parce qu’il se trouvait dans une impasse, il s’est laissé convaincre à tester cette résolution magique que vous lui avez suggérée. Mais en vain, “cela n’a pas vraiment marché”. Aucune pérennité, la solution apportée n’a pas tenu la durée. Vous avez été surpris, vraiment ?
Bon, vous voyez bien où je veux en venir, n’est-ce pas ?
Vous n’étiez tout simplement pas à son écoute mais, sans aucun doute et avant toute chose, à la vôtre !
Que se passe-t-il lorsque quelqu’un souffre en face de vous ? D’où vient l’empathie ?
Je vous laisse examiner les “mécanismes neurophysiologiques impliqués dans l’empathie” et les “aspects émotionnels et sociaux associés à cette manifestation typique de l’être Humain, et commun à d’autres primates…” à l’aide d’ouvrages d’experts tels que Jean Decety, Porges ou encore Carter.
Allons à l’essentiel :
Le cerveau est ainsi fait qu’il envisage tous les scénarii possibles pour sortir d’une situation, dès qu’il se sent piégé ou suppose un danger à venir. Les neurones miroirs s’en mêlent et vous vous mettez sans tarder à gamberger sur les stratégies adéquates pour sortir d’un problème… qui n’est pas le vôtre.
Avez-vous déjà vraiment été à l’écoute de votre interlocuteur ?
Vous imaginez-vous, la prochaine fois que votre meilleur ami vous raconte ses déboires, ne pas “réagir”, ne pas “apporter” les solutions qui vous viennent spontanément, ne pas lui couper la parole pour rebondir sur votre propre expérience, ne pas le “sortir” de l’impasse, enfin celle que vous croyez entrevoir…
Pour la 1ère fois de sa vie, faites-lui ce cadeau inédit de ne rien chercher à résoudre, de respecter son besoin de parcourir en lui-même ses propres chemins, de trouver ses propres raccourcis, d’en emprunter de nouveaux en toute sécurité, libéré du jugement, de l’interprétation, et même de votre regard compatissant…
Offrez-lui ce nouveau regard sur lui-même, empreint de patience, de confiance, de bienveillance. Reflet d’un espace de liberté qui ré-éveillera en lui la capacité à être responsable et autonome
Et quand bien même il vous demanderait “votre” avis, gardez-vous en bien ! Votre égo en serait flatté certes, mais votre opinion ne sert à rien dans son monde. Vous lui feriez perdre un temps précieux, celui de l’introspection, de la connaissance de soi, de la découverte de ses ressources personnelles et surtout de la « pleine conscience de son Unicité »
La « Coach Attitude », qu’est-ce que c’est ?
En tout début de coaching, l’exploration de la situation du client va vous demander une énorme prise de recul sur vos propres interprétations, vos hypothèses – voire vos conclusions hâtives-, vos projections personnelles, et parfois même vos réactions épidermiques.
Ensuite, la rigueur méthodologique vous amènera inexorablement à des résultats.
Certes ! Alors, qu’est-ce qui fait vraiment la différence ?
Une vision à 360° et une mise en lumière de ces “prérequis” à intégrer à mon intégrité :
- Ma vigilance à ne sacrifier son autonomie sous aucun prétexte, ni ne lui voler sa responsabilité juste pour satisfaire à mon besoin de reconnaissance.
- Ma biodégradabilité de Coach pour assurer le développement durable de mon Coaché
Pour y parvenir, la première des Compétences du Coach est l’écoute inconditionnelle, dans une neutralité bienveillante ! “Faire un écran blanc”, bien connu des PNListes, sur vos filtres et vos croyances. Les techniques comme la reformulation et le questionnement ouvert sont alors vos seuls alliés et vos meilleurs atouts.
Viennent ensuite la positivité, le respect de l’altérité, la non-directivité, la non-influence, la flexibilité comportementale, l’adaptabilité, la patience et cette aptitude particulière à choisir les bonnes questions sobres, courtes, justes…
Toutes ces compétences “comportementales”, certaines “transversales” dans le domaine de l’accompagnement, sont aujourd’hui appelées Soft Skills. Elles sont innées, familières à ceux qui se distinguent du lot, mais jusqu’ici ni enseignées ni évaluées en tant que telles, car elles dépassent de loin toute technique.
En faire l’apologie, en décrypter la bienséance en matière de coaching n’est pas affaire d’initié mais se révèle être un enjeu capital pour l’identité du coach de demain !
Nous aborderons, plus en profondeur dans nos prochaines formations, ce nouvel enjeu pour une montée en compétence de nos coachs Certifiés !
Au plaisir de vous rencontrer bientôt !
Jenny FERRARI, Coach et Formateur à la Haute école de coaching
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